Le passage du gué

Au cours des siècles, la rivière Arve a toujours été le théâtre de projets d’aménagements particuliers. En effet, pendant les crues dont elle était souvent l’objet, son débit devenait souvent incontrôlable et son lit s’étendait tantôt sur Scientrier-Arenthon tantôt sur Contamine.

Ainsi, en 1756, le gouvernement sarde voulait déjà endiguer l’Arve et réunir tous les chenaux en un seul pour le rendre navigable de Servoz à Carouge.

Une société genevoise offrait même ses services sous réserve du privilège de navigation pendant 20 ans.

passage du guéOn devait aussi faire sauter des blocs qui se trouvaient dans son lit à Contamine, Boringes et Reignier. Le devis projeté s’élevait à 75 880 livres de Piémont. On allait accorder l’exécution lorsque les communes du haut Faucigny, de crainte que la coupe des forêts n’occasionne la ruine des terres cultivées, obtinrent de Charles Emmanuel III qu’il abroge le projet.

Plus tard, d’autres projets virent le jour, citons notamment la création en 1861 d’un syndicat d’endiguement à Scientrier où la rivière fit beaucoup de dégâts. Mais le projet n’aboutit pas faute de financement alors que la commune d’Arenthon où l’on relevait l’existence du même type de syndicat avait pu réaliser les travaux nécessaires pour contenir les crues. Toutefois, les caprices de l’Arve n’empêchaient pas la communication avec notre voisine Contamine, un pont de pierres reliait en effet Arenthon à Contamine ; les nobles de Lucinges et ceux d’Arenthon y possédaient un bac. La destruction du pont date vraisemblablement des guerres franco-bernoises de la fin du 16ème siècle. On pense d’autre part que les moines barnabites du prieuré de Contamine l’utilisèrent lors de la construction de notre église dans les années 1500.

Plus récemment, au début du 20ème siècle, un batelier nommé Joseph Saddier, installé à la Perrine sur la commune de Contamine possédait un bac et assurait la liaison entre les deux rives.
Enfin, pour la petite histoire, février 1929 fut si froid jusqu’à –25° que l’Arve gela complètement : la traversée à pieds secs fut possible pendant au moins deux semaines. Toute la population de Contamine et Scientrier s’y rendait, le dimanche 17 février surtout.

Source SCIENTRIER - Bulletin Municipal - avril 2005